Bruno Jacotey

 
Tu étais connu dans Savigny.
Pendant de nombreuses années, tu as sillonné les rues avec ton fauteuil électrique. Depuis quelques années ton état de santé ne te permettait plus ces petites balades chez les commerçants que tu appréciais. Mais à l'époque, lorsqu'on demandait à une personne si elle connaissait l'établissement, on nous disait souvent :
-       "ah ! Le foyer "Jacques Cœur" ?
-       Non, non, "Joie de Créer" ! ...
-       Mais oui, bien sûr, on connait Bruno ! »

Pendant longtemps, tu as été en quelque sorte notre "ambassadeur" en ville. Pour le meilleur et... parfois pour quelques petites catastrophes.
-Par exemple, tu roulais au milieu de la route, bloquant parfois la circulation .... Mais selon toi c'était logique parce que la route était bombée.
-Tu t'es aussi retrouvé coincé dans un grillage, ou pire : dans l'étang du parc.
... Et il y a eu bien d'autres anecdotes de ce genre qui après quelques frayeurs finissaient souvent en éclats de rire.

Que dire Bruno pour expliquer qui tu es dans nos cœurs ?
Tes émotions étaient à fleur de peau :
- c'était la joie bruyante et communicative des retrouvailles avec des personnes que tu n'avais pas vue depuis longtemps
- ta tendresse
- ton regard pétillant devant les enfants, car tu les aimais
- tes colères parfois volcaniques
- ton rire et tes « blagues à deux balles »

On connaissait aussi Bruno le technicien. Etonnamment, à l'époque des magnétoscopes, tu avais tout de suite compris intuitivement le fonctionnement de ces appareils qui en rebutaient plus d'un. Et tu faisais régulièrement le tour des chambres pour programmer les enregistrements des films et émissions préférés des uns et des autres...
Tu trouvais toujours un truc en panne à réparer ou faire réparer...

A l'atelier, tu étais capable de réaliser des tissages sur un métier assez complexe, avec des points très élaborés. Tu savais repérer tes erreurs et lorsque tu nous appelais pour t’aider, ton plus grand plaisir était de nous voir commettre à notre tour des erreurs .... Mais ça, c'était quand tu avais envie de travailler (sans commentaire)…
 
Tu as aussi apprécié d'avoir accès au téléphone mobile et dernièrement, c'était pour toi une grande frustration que de ne plus pouvoir communiquer de cette manière.

Celles et ceux qui t'étaient proches savent, Bruno, combien tu as souffert des limitations que t'imposaient ton handicap, surtout depuis tes récents problèmes de santé.
Aujourd'hui, même si c'est très banal de dire ça : tu nous manques à tous, et sans doute encore plus à Chantal ton épouse ! Nous essaierons de continuer à prendre soin d'elle.
Maintenant, nous ne pouvons que te souhaiter de te sentir libre là où tu es, débarrassé de toutes ces entraves...

C’est une nouvelle qui me touche particulièrement, Bruno ayant tellement marqué mon passage au Puy Batard… Impossible de l’oublier !
Malheureusement je ne pourrai pas être présent aux obsèques puisque je serai en formation toute la journée, mais j’ai une pensée pour lui et Chantal, qui j’espère va bien.
Paul Chambelland